- shocking
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• 1842; mot angl. , de to shock « choquer »♦ Anglic. Vx ou plaisant Choquant, inconvenant.⇒SHOCKING, adj. inv.Vieilli ou p. plaisant. Qui est choquant, inconvenant. Le dreyfusisme était maintenant intégré dans une série de choses respectables et habituelles (...). Il n'était plus shocking (PROUST, Temps retr., 1922, p. 727).— Empl. subst. masc. Le même sujet, effleuré seulement par une plume française, aurait rapidement tourné au shocking (BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 402).— Empl. interj. ou exclam. [Marque qu'une chose ou une situation paraît inconvenable, déplacée] « (...) Quant à Mlle Claudine, elle cesse d'être sous ma responsabilité et peut se faire enlever cette nuit, si cela lui plaît! » Oh! shocking! Mademoiselle! Les gamines ont disparu comme des souris effrayées (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 189).Prononc.:[
]. ROB., MARTINET-WALTER 1973 [-
], BARBEAU-RODHE 1930, MARTINET-WALTER 1973 [-
]. Étymol. et Hist. 1842 adj. en interj. réprobative (BALZAC, Peines de Cœur d'une Chatte Angl., p. 22 ds BONN., p. 131); 1853 adj. (WEY, Angl. chez Eux, p. 296, ibid.). Empr. à l'angl. shocking « qui offense, qui choque » (1691 choquant, 1703 chocquing ds NED) part. prés. adj. de to shock prob. issu du fr. choquer. Bbg. QUEM. DDL t. 17.
shocking [ʃɔkiŋ] interj. et adj. invar.❖1 Interj. (dans la bouche d'anglophones). C'est choquant, inconvenant. — Nom :1 Au contraire !… ça m'a sauvé !… Milord se voyant à table avec un domestique, perd tout à coup l'appétit, se lève, me lance un shocking… paye et disparaît… mais trop tard !…E. Labiche, la Chasse aux corbeaux, IV, 2.➪ tableau Principales interjections.2 (1866, cit. 2) Adj. invar. Vx ou plais. Choquant.2 Comme le puritanisme protestant a pénétré dans toutes les classes de la société et descendu tous les échelons de la famille humaine, et comme l'exhibition de tout ou partie du corps a été déclarée immodeste, shocking, il s'en est suivi que les négresses ont été forcées de s'affubler des défroques rebutées des Européennes, et de copier les modes des blanches (…)3 Après la défaite de l'armada, le castillan fut chez Élisabeth un élégant baragouin de cour. Parler anglais chez la reine d'Angleterre était presque shocking.Hugo, l'Homme qui rit, I, I, II.4 Quant à se demander ce qu'il valait en soi, personne n'y songeait, pas plus pour l'admettre maintenant qu'autrefois pour le condamner. Il n'était plus shocking. C'était tout ce qu'il fallait. À peine se rappelait-on qu'il l'avait été, comme on ne sait plus, au bout de quelque temps, si le père d'une jeune fille était un voleur ou non.Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 727.♦ (1860). N. m. Vx. || Le shocking.5 Ce qui est certain, c'est que le même sujet effleuré seulement par une plume française, aurait rapidement tourné au shocking tandis qu'ici il n'y a que grâce et décence.Baudelaire, les Paradis artificiels, Un mangeur d'opium (1860).
Encyclopédie Universelle. 2012.